Suite aux intempéries de 2022, la Région wallonne a promis de réaliser une étude pour retenir les eaux de l’E411, avant que celles-ci ne se déversent sur Wavre.
Où en est-on aujourd'hui ? La Province est-elle partie prenante de cette promesse ? Ne conviendrait-il pas de développer un cadre global, regroupant toutes les études en cours ou à venir au sujet des inondations ? Autant de questions posées par Olivier Vanham, Conseiller provincial Engagé lors du Conseil provincial du 29 septembre 2022.
Monsieur le Président,
Monsieur le Gouverneur,
Mesdames et Messieurs les Députés provinciaux,
Chers Collèges,
À l’heure du changement climatique, les saisons se suivent et ne se ressemblent pas dans notre pays. Ainsi, si les Communes du Brabant wallon ont toutes pu profiter d’un été particulièrement ensoleillé et, il est vrai, très sec en 2022, cette dernière période estivale nous ferait presque oublier qu’il y a un an, à pareille époque, notre territoire était touché par des pluies diluviennes, provoquant au passage de graves inondations un peu partout dans notre Province et au-delà.
La ville de Wavre a ainsi été particulièrement touchée par ce phénomène. C’est d’ailleurs dans ce contexte que les autorités wavriennes ont demandé à la Région wallonne, par l’intermédiaire de la Sofico, de lancer un projet afin de collecter les eaux pluviales de l’E411 et les canaliser vers des zones de rétention ou d’infiltration et empêcher le ruissellement direct dans la Dyle[1].
Un appel que semble avoir entendu par la Région puisqu’elle compte lancer prochainement « une étude hydrologique qui permettra la détermination des mesures à retenir, incluant probablement un ou plusieurs bassins d'orage, et qui définira le dimensionnement adéquat de ceux-ci », pour reprendre les termes du Ministre Henry[2]. Une belle idée mais qui, pour le moment, ne s’accompagne d’aucun horizon concret quant à la réalisation de ces ouvrages.
La Province dispose-t-elle de davantage d’informations quant à la réalisation de cette étude ? En outre, la Province a-t-elle été sollicitée pour la réalisation de ces bassins d’orage (à l’image de ce qu’il se fait avec le projet « Cyclostrade de la vallée de la Dyle ») ? Enfin, il me revient que plusieurs autres études sont également en cours (l’accord-cadre provincial prévoyant la construction d’ouvrages de lutte contre les inondations et l’étude de faisabilité de neuf sites potentiels de zones d’immersion temporaire menée par la Commune de Wavre notamment). Ne serait-il pas opportun que la Province encourage une coordination des différents opérateurs, le tout dans un cadre cohérent ?
Je vous remercie.
[1] Alain Huppertz, « Inondations : la Région wallonne promet une étude pour retenir les eaux de l’E411 avant qu'elles se déversent sur Wavre », Bruxelles : la DH/Les Sports, 20/09/2022, https://www.dhnet.be/regions/brabant/2022/09/20/inondations-la-region-wallonne-promet-une-etude-pour-retenir-les-eaux-de-le411-avant-quelles-se-deversent-sur-wavre-KUDJEEMAH5HRHOY3O3TO3C62MI/, 28-09-2022, 28-09-2022. [2] Idem.
Réponse du Collège (M. Bastin, MR) :
Monsieur le Président, Chers Collègues, comme j’ai déjà pu vous le dire, le Brabant wallon se veut effectivement un acteur principal dans la lutte contre les inondations. La Province a donc développé un partenariat étroit avec les communes et travaille à l’échelle des bassins versants, c’est important. Elle profite également de sa vision territoriale pour se positionner en tant qu’acteur central et fédérer l’émergence de solutions en connectant les différents acteurs entre eux (communes, Région wallonne, cellule Giser, contrats de rivière), ceci en respectant le champ de compétences de chaque instance et dans les limites des moyens humains et budgétaires disponibles.
Donc, à la suite des évènements d’inondations de l’été 2021 et dans un contexte de changement climatique, la sensibilité et la vulnérabilité de notre territoire aux aléas météorologiques ont été une fois de plus mises en exergue. Le Brabant wallon, en tant que gestionnaire des cours d’eau de deuxième catégorie et dans une volonté de supracommunalité, a dès lors initié de nombreuses rencontres ces derniers mois (groupe de travail 27+1 inondations, rencontres individuelles avec les Communes et groupements de Communes, rencontres à l’échelle de bassins versants, Comités techniques pour l’élaboration et le suivi des Plans de Gestion des Risques d’Inondations ou de la Plateforme Inondation). La volonté de ces différentes rencontres est de fédérer et de sensibiliser les différents acteurs à la problématique de la gestion de l’eau, de sensibiliser aux inondations par débordement de cours d’eau et par ruissellement notamment. Actuellement, Le Brabant wallon étudie 7 projets de nouveaux ouvrages de lutte contre les inondations le long des cours d’eau de 2ème catégorie (gestion provinciale), 1 projet d’agrandissement de bassin d’orage et 1 projet de réhabilitation d’ouvrage. Le Brabant wallon a notamment lancé une étude sur le bassin de l’Orne, du Nil et de la Houssière (l’étude est en cours) et a lancé 3 études pour la création de nouveaux ouvrages sur la Houssière, sur la Grande Gette et sur le bassin versant des Papeteries.
Ces études tiennent compte de l’ensemble des ouvrages présents ou projetés à l’échelle du bassin versant et sont réalisées en concertation avec les autres administrations. Il va de soi que la réalisation de chacun de ces aménagements aura un impact positif sur la gestion de l’eau à l’échelle du bassin versant et viendra renforcer la solidarité amont-aval et notamment, in fine, la protection de Wavre. Depuis 2013, le Brabant wallon a également mis en place un accord-cadre en vue d’étudier des aménagements de lutte contre les inondations par débordement de cours d’eau et ruissellement. Cet outil est mis à disposition des Communes et a pour objectif de faciliter l’étude et la mise en oeuvre de solutions visant à réduire les conséquences négatives des inondations via la sélection préalable de bureaux d’études spécialisés en hydrologie et hydraulique, en permettant une remise en concurrence aisée des prestataires retenus, facilité évidemment pour les communes. L’accord-cadre 2018-2022 est arrivé à échéance et un appel à intérêt pour le lancement d’un nouvel accord-cadre d’une durée de 4 ans (2023-2026) est en cours afin de pouvoir continuer à offrir ce service aux Communes du Brabant wallon. Six communes ont initié des études via cet accord-cadre et les projets de nouvelles études à la suite des inondations de l’été 2021 sont nombreux. La Ville de Wavre n’a pas initié d’études au travers de l’accord-cadre 2018-2022 et n’a, à ce stade, pas encore marqué son intérêt pour l’accord-cadre 2023-2026 mais il ne fait de doute que la ville de Wavre sera intéressée par cet accord cadre. Parallèlement à la création de ces ouvrages de lutte contre les inondations, les projets d’urbanisation et d’infrastructures doivent dorénavant compenser l’imperméabilisation induite de ces travaux. Afin de ne pas aggraver la situation existante, la création de dispositifs de temporisation et d’infiltration d’eaux pluviales est ainsi réalisée.
Pour les projets plus particuliers d’aménagements d’infrastructures comme vous le disiez monsieur le Conseiller, le long de la E411 ou de la Cyclostrade, les réflexions sont en cours et à leurs prémices et les études doivent être initiées par leur gestionnaire respectif. Les aménagements et leurs mesures compensatoires donc zones de rétention et d’infiltration ne sont dès lors pas encore définis. Les gestionnaires de cours d’eau qui sont la Province du Brabant wallon pour les cours d’eau de deuxième catégorie ou le SPW-DCENN pour les cours de première catégorie seront consultés si l’exutoire de ces ouvrages est situé dans un cours d’eau. Néanmoins, avant la réalisation effective de ces travaux, il faudra encore compter quelques années. En effet, il n’est pas rare de devoir attendre 3 à 5 ans c’est déplorable mais c’est comme ça entre l’initiation de l’étude et la réalisation d’un ouvrage et notamment en raison de la complexité d’acquisition patrimoniale je l’ai déjà assez souvent répété. Après un contact informatif avec le SPW-Routes, il ressort qu’une réflexion en vue de réduire les rejets d’eau de la E411 vers la Dyle est effectivement en cours.
Afin de pouvoir apporter une réponse adéquate aux problèmes de gestion des eaux de ruissellement de la E411, une étude hydrologique doit ainsi être menée. Celle-ci devra, entre autres, prendre en compte les quantités d’eau de ruissellement générées pour différents scénarios de pluie, l’impact de ces pluies sur les bassins existants et leurs exutoires, le fonctionnement des bassins d’orages existants et leur impact sur les zones inondées. Elle devra également étudier l’optimisation éventuelle des bassins d’orages existants (gestion de l’exutoire, agrandissement) ou encore la création d’ouvrages de régulation supplémentaires (bassins d’orage additionnels, transfert du ruissellement vers l’aval, …). Cette étude doit encore être initiée par le Direction des Recherches Hydrauliques du SPW mais une enveloppe budgétaire je vous l’assure est d’ores et déjà allouée à celle-ci.
Je vous remercie de votre attention.
Comentários