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Note de politique générale et budget 2023 de la Province du Brabant wallon : mon intervention.

jgtylleman

Ce jeudi 24 novembre 2022, en séance du Conseil provincial, le Collège MR-PS présentait sa note de politique générale (c'est-à-dire sa vision pour l'année à venir) ainsi que le budget provincial pour 2023.


Retrouvez ici mon intervention à ce sujet.


 

Monsieur le Président,

Monsieur le Gouverneur,

Mesdames et Messieurs les Députés provinciaux,

Chers Collègues,


Nous arrivons peu à peu au terme d’une année 2022 qui restera certainement mémorable mais pas forcément pour de bonnes raisons. À peine débarrassé de la Covid (et encore), l’actualité internationale provoque depuis le 24 février dernier de nouvelles secousses dont nous nous serions volontiers bien passé. C’est donc dans un contexte socio-économique extrêmement difficile que les Engagé.e.s ont parcouru la note de politique générale.


Ce contexte socio-économique, ni vous ni moi ne l’avons choisi et le Collège ne saurait évidemment pas être tenu pour responsable de la crise énergétique et de l’inflation galopante que nous connaissons actuellement.


La note de politique générale présente indéniablement des points positifs et d’autres qui le sont moins. Ainsi, j’aimerais vraiment saluer l’investissement consenti en matière de formations. Nous nous réjouissons de voir la Province investir ainsi dans la formation Feu et AMU, même si nous restons profondément en désaccord avec la hauteur de l’intervention provinciale dans le budget des Zones de secours. En effet, la Province n’est pas « tenue » d’intervenir comme le prétend la note de politique générale.


Plus loin, le capital enseignement est également très riche en … Enseignements ! La direction prise via le pôle territorial semble très prometteuse et nous donne envie d’en savoir plus sur vos futurs projets, notamment les prochains partenariats explorés dans certaines orientations ou encore la mission et les modes de collaboration avec les CPMS et le pôle territorial. Je m’étonne néanmoins de votre décision de maintenir le niveau du budget pour les bourses d’études à celui de 2022, alors que les niveaux de l’inflation continueront de grimper en 2023 !


En outre, même si j’en comprends la logique, il me semble que la suppression de la gratuité de l’utilisation bâtiments provinciaux par des tiers constitue un pas dans la mauvaise direction : au lieu de soutenir ses habitants, la Province leur impose ici une nouvelle dépense alors que, plus que jamais, elle doit se tenir aux côtés des brabançons wallons ! De nombreuses associations, donc des citoyens, en profitent pourtant et je ne suis pas certain que leur ajouter cette charge supplémentaire soit une idée judicieuse …


Ces exemples, pris au hasard parmi tant d’autres, expriment la ligne que votre majorité a décidé de suivre, à savoir maintenir une série de subventions et programmes, sans toutefois les augmenter afin de tenir compte de l’explosion des coûts auxquels les bénéficiaires doivent aussi faire face. Cela revient en réalité à diminuer le soutien provincial dans toute une série de secteurs.


Je pense en revanche que les efforts consentis par la Province en matière de lutte contre les inondations sont à souligner. Mais pour ce qui est de lutte contre le réchauffement climatique et le fameux Plan Colibri, je reste dubitatif. Ce plan annoncé avec tambour et trompettes dès 2019 aurait été approuvé par le Collège cet été. Un Plan que personne ne connait à part le Collège car à ce jour il n’est toujours pas présenté au Conseil provincial. Tout ce qu’on en sait budgétairement c’est que ses frais de fonctionnement s’élèveront à hauteur de 13.000 euros en 2023 … Mais pour faire quoi exactement ? Je peux lire que 87.500 € sont prévus pour du photovoltaïque mais surtout que 50.000€ ont été inscrits pour poursuivre l’audit énergétique de nos bâtiments et partie de bâtiments de plus de 250 mètres carrés qui sont fréquemment accessibles au public. C’est à peine croyable. La Province aurait du faire le PEB de ses bâtiments pour le 1er janvier 2021 et celle des bâtiments destinées à l’enseignement ou à l’accueil de la petite enfance pour le 1er janvier 2022.C’est une obligation légale qui découle de la Directive européenne 2010/31. La Province est donc dans l’illégalité face à cette obligation depuis au moins 2 ans. Cela en dit long sur l’intérêt réel porté par la majorité MR-PS sur les enjeux climatiques et la nécessité de réduire notre consommation énergétique et nos émissions de Co2 : 3 ans pour réaliser le Plan Hibou et du retard dans les mesures à prendre, même quand il s’agit d’une obligation légale. On n’a clairement pas le sentiment que c’est une priorité.


Je réitère ainsi mon appel à rendre ce plan public, pour que nous puissions tous juger de vos engagements concrets en matière de protection de l’environnement. Ce sera l’occasion aussi d’analyser la pertinence des mesures en matière de consommation énergétique que vous planifiez et que vous estimez dans votre note de politique générale comme allant générer une économie d’un million d’euros pas moins ! Ce serait extraordinaire mais permettez-moi de rester circonspect.


Vous l’aurez compris : pour nous, cette déclaration regorge de bonnes intentions qui masque la dure réalité des coupes budgétaires. Il pose également de nombreuses questions et principalement l’absence totale de mesures directes de soutien au tissu associatif et économique afin que ce dernier puisse tenir le coup. Comme si la majorité MR-PS feignait de ne pas voir ce qui se passe. Aussi Les Engagé.e.s proposeront-ils des amendements afin d’y remédier. J’aurai l’honneur de les présenter tantôt lors de l’analyse du budget.


Ce budget tend à confirmer notre impression que le Collège MR-PS navigue à vue, gérant tant bien que mal une crise après l’autre et se trouve prisonnier de ses propres choix, posés bien avant le déclenchement du conflit en Ukraine (et même avant le début de la pandémie). En se privant de ses moyens, la Province est bien obligée d’économiser sur ce qu’elle peut et de renoncer à toute une série de services autrefois gratuits ou de subventions nécessaires et ce, au détriment des Communes (qui perdent d’une main ce qu’elles gagnent de l’autre), du tissu associatif (qui voit depuis des années ses subsides rabotés méthodiquement) et in fine des citoyens.


Dans une situation de crise sociale, environnementale et économique, la majorité MR-PS a fait le choix d’une réponse déconnectée de la réalité et que nous ne souhaitons pas cautionner.

 
 
 

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