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Démolition du Viaduc Herrmann Debroux : une concertation est-elle prévue ?

Dernière mise à jour : 29 août 2022


Ce jeudi 19 mai 2022, en séance du Conseil provincial, le conseiller Engagé Olivier Vanham a interpellé la majorité MR-PS pour lui faire part, une fois de plus, de son désarroi face à la volonté de la Région bruxelloise de détruire le viaduc Herrmann Debroux (une des principales portes d'entrée vers Bruxelles) et ce, sans concertation avec la Région wallonne ni alternatives sérieuses pour les automobilistes !


 

Monsieur le Président,

Monsieur le Gouverneur,

Mesdames et Messieurs les Députés provinciaux,

Chers Collègues.


Cette fois-ci, les dés semblent bel et bien jetés. Malgré les nombreuses réactions, politiques mais aussi citoyennes, et les non moins nombreux appels à la concertation lancés au cours de ces derniers mois, le Gouvernement bruxellois a finalement arrêté définitivement sa décision de détruire le viaduc Herrmann Debroux, à Auderghem, le 28 avril dernier[1]. De quoi plonger dans l’incertitude les quelques 60.000 navetteurs empruntant quotidiennement cette voie vers Bruxelles mais aussi les riverains, qui déplorent aujourd’hui l’absence de clarté sur ce que deviendra ce site[2] !


Certes cette nouvelle n’a rien d’une surprise (nous nous inquiétons de ce dénouement depuis de nombreux mois déjà) mais il est navrant de constater qu’au lieu d’accepter le dialogue avec ses voisins, la Région bruxelloise semble faire preuve d’un certain mépris envers la Région wallonne et le principe de loyauté fédérale ! Pour les Engagés, s’il est compréhensible et même légitime de la part de Bruxelles de réfléchir à un réaménagement de son territoire plus en phase avec les défis du 21e siècle, il n’est en revanche pas acceptable que cela se fasse sans alternatives sérieuses pour les automobilistes, en particulier brabançons wallons ! Notre groupe au Parlement wallon a d’ailleurs déposé une proposition de résolution visant à demander au Gouvernement wallon de saisir le comité de concertation afin d’exiger la suspension de la démolition du viaduc Herrmann-Debroux et l’établissement d’une concertation interfédérale[3]. Nous regrettons d’ailleurs que cette initiative n’a pas été suivie par d’autres partis, pourtant eux aussi assez critiques face à cette situation …


Vous vous souvenez sans doute que j’avais déjà eu l’occasion d’interroger, en décembre 2021, le Collège provincial à ce sujet. Celui-ci pourrait-il m’indiquer s’il dispose d’éléments nouveaux à nous partager ? La Province a-t-elle eu, par exemple, des contacts avec la Région wallonne pour participer à la concertation prévue entre les Régions ? Ou avec la Région bruxelloise elle-même, pour une concertation plus directe avec elle ?


Je vous remercie.

[1] J.R, M.D, « Le viaduc Herrmann-Debroux sera bel et bien démoli: "Nous ne savons toujours pas ce qu’il y a dans le PAD », Bruxelles : La DH/Les Sports, 29-04-2022, https://www.dhnet.be/regions/brabant/le-viaduc-herrmann-debroux-sera-bel-et-bien-demoli-nous-ne-savons-toujours-pas-ce-qu-il-y-a-dans-le-pad-626bda6d7b50a603c1be5288, 11-05-2022, 11-05-2022. [2] Idem. [3] Arnaud HUPPERTZ, « Le coup de pression d’André Antoine pour sauver Herrmann-Debroux : "il va falloir que les autres groupes politiques se positionnent" », Bruxelles : La DH/Les Sports, 09-05-2022, https://www.dhnet.be/regions/brabant/le-coup-de-pression-d-andre-antoine-pour-sauver-herrmann-debroux-il-va-falloir-que-les-autres-groupes-politiques-se-positionnent-6278a89fd8ad58350f2a2e13, 11-05-2022, 11-05-2022.

 

Réponse :

Monsieur Marc Bastin : (MR)

Monsieur le Président, Chers Collègues. Je vous remercie tous deux pour votre question portant sur la destruction du viaduc Hermann-Debroux et ses conséquences pour les Brabançons wallons, sujet qui, vous l’avez rappelé, Monsieur Vanham, avait déjà été abordé lors du Conseil du 16 décembre dernier. À l’époque, nous vous avions informé que la Province n’avait pas été concertée, pas plus que notre avis n’avait été sollicité sur le plan d’aménagement directeur d’Hermann-Debroux. Les choses n’ont pas évolué depuis lors mais cela ne nous a pas empêché de suivre ce dossier de près et de tenter, par divers moyens, de faire entendre notre voix. On ne peut évidemment que déplorer que la Région bruxelloise ne s’intéresse pas, voire très peu, aux enjeux de mobilité dans et en dehors de Bruxelles, et que la Région bruxelloise n’ait jamais pris la peine de réserver une suite à notre courrier du 27 octobre dernier, ni de réagir à nos diverses interventions sur le sujet. La Région wallonne tente aussi de discuter à son niveau avec la Région bruxelloise mais sans beaucoup plus de succès nous semble-t-il. Toutefois, si vous souhaitez en savoir davantage sur leurs discussions, je vous invite à les interroger directement et notamment par une interpellation comme vous venez de le rappeler. Quoiqu’il en soit, de notre côté, nous restons évidemment ouverts à la concertation et nous avons indiqué à plusieurs reprises être disponibles pour participer à la réflexion métropolitaine afin de mieux coordonner les mesures d’accompagnement qu’impose ce chantier évidemment titanesque. La Province du Brabant wallon ne demeure par ailleurs pas inactive puisque nous avançons sur certains dossiers en lien direct avec le plan d’aménagement directeur d’Hermann-Debroux qui préconise des mesures spécifiques à mettre en oeuvre pour améliorer et renforcer les alternatives aux déplacements en voiture. Ainsi, par exemple, je vous rappelle que, pour répondre au renforcement de l’offre en matière de transports publics, nous défendons l’idée de coupler au P+R de la gare de Louvain-la-Neuve l’offre express du TEC et de De Lijn vers Bruxelles afin de faciliter l’accessibilité aux communes limitrophes d’Hermann-Debroux sur le principe d’un « parking plus bus » pour les communes au-delà de Louvain-la-Neuve et pour lesquelles le train n’est pas une réponse adaptée à leurs besoins. Nous veillons également à créer un itinéraire cyclable de grande qualité afin de permettre aux navetteurs de bénéficier d’un réseau continu et soutenu par des infrastructures adaptées pour leur permettre de rejoindre Bruxelles. Ce projet de corridor cyclable Bruxelles – Flandre – Wallonie est sur les rails et financé par le plan de relance européen. Les travaux vont débuter en 2023 et permettront de relier Louvain-la-Neuve et Wavre à Bruxelles, le long de l’axe E411 et de la Nationale 4. Ce corridor sera en liaison avec le corridor Court-Saint-Etienne – Ottignies – Wavre porté par la Province et les communes concernées avec le soutien de la Région wallonne. Nous travaillons également aux liaisons de rabattement vers ces infrastructures. Nous accordons par ailleurs une grande importance, vous le savez, à relier nos principaux pôles d’emploi aux infrastructures cyclables et de transports publics pour permettre aux navetteurs venant de Bruxelles de rejoindre leur lieu de travail situé en Brabant wallon car, dans sa réflexion, la Région bruxelloise semble avoir totalement négligé l’impact que sa décision allait également avoir sur ses propres habitants, dont nombreux sont ceux qui travaillent en dehors de Bruxelles (et, à mon avis, ce sera de plus en plus). Quant aux initiatives de covoiturage, elles sont véritablement encouragées et les pistes de solutions réalistes sont actuellement à l’étude. J’espère que ces différents éléments de réponse vous prouveront qu’en Brabant wallon, il existe un véritable enjeu, une vision des enjeux de mobilité pour nos Brabançons wallons et une réelle expertise au sein de notre administration. Il faut bien entendu souligner que de tels enjeux de mobilité doivent être travaillés en concertation – je pense qu’ils ont oublié ce mot en région bruxelloise : concertation – avec tous les niveaux de pouvoir et que le dossier évoqué ici démontre malheureusement une absence totale de concertation, et donc de respect de nos intérêts, ce que nous déplorons une fois de plus au plus haut point. Je vous remercie vivement pour votre attention.

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