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Fin du projet « Reconnexion » dans le Brabant wallon – quelles sont les raisons d’un tel arrêt ?

Dernière mise à jour : 15 mai 2023


Le projet "Reconnexion" proposait, jusqu'à récemment du moins, des cours de rattrapage scolaire aux élèves de l'enseignement provincial en Brabant wallon. Une fierté pour la Majorité MR-PS mais également une véritable plus value pour les jeunes ayant besoin de se raccrocher et de préparer au mieux la suite de leurs études.


Un beau projet porteur de sens donc mais qui sera bientôt annulé ! Même si d'autres projets doivent voir le jour, cet arrêt brutal nous semble dommageable car les besoins rencontrés par les étudiants pendant l'été sont très spécifiques.


Olivier Vanham, Conseiller provincial Engagé, a interrogé le Collège provincial MR-PS sur les raisons de cet arrêt en séance du Conseil, le jeudi 30 mars 2023.

 

Monsieur le Président,

Monsieur le Gouverneur,

Mesdames et Messieurs les Députés provinciaux,

Chers Collègues.


J’ai récemment découvert, en consultant le site internet de la Province, que notre institution est actuellement à la recherche d’enseignants dans le secondaire pour donner des cours de rattrapage durant les matinées du 8 au 12 mai prochain. La Province du Brabant wallon lance en effet une toute nouvelle opération de soutien scolaire, baptisée « Tiens bon » et qui doit offrir à nos jeunes un regain de confiance, grâce à deux approches complémentaires : des cours de rattrapage dans les matières scolaires le matin et des activités ludiques dans l’après-midi. Une nouvelle opération présentée quelques jours plus tard dans la presse[1].


Si je ne doute pas de la pertinence de cette nouvelle opération, ni de la qualité du soutien scolaire qui y sera dispensé aux élèves inscrits, je trouve néanmoins étrange qu’elle vienne remplacer l’opération « Reconnexion », dont nous avions longuement débattu en juin dernier, notamment des frais d’inscription et qui faisait encore récemment la fierté de la Députée en charge de l’enseignement, si j’en crois une de ses interviews où elle déclarait (je cite) : « Ce projet correspond totalement à la vision du Brabant wallon en termes d’enseignement, à savoir un enseignement ouvert qui se construit en connexion avec son environnement et éveillé sur le monde. Collaboration, concertation, innovation, transmission sont les maîtres-mots d’une ‘reconnexion’ de nos jeunes[2] ».


Difficile, au vu de pareilles louanges, de comprendre la suppression de l’opération « Reconnexion » au profit de « Tiens bon », d’autant que la période à laquelle se donnera cette nouvelle offre de soutien scolaire n’est pas la même puisque cette dernière se tiendra lors des congés de Pâques et non lors des vacances d’été, soit des moments où les besoins des élèves ne sont pas les mêmes !


Madame la Députée, pourriez-vous m’expliquer les raisons pour lesquelles l’opération « Reconnexion » a été remplacée par l’opération « Tiens bon » ? Ce remplacement signifie-t-il la fin des cours de soutien scolaire durant les mois d’été dans l’enseignement provincial ? Les inscriptions sont-elles déjà ouvertes aux élèves et ceux-ci devront-ils payer des frais d’inscription ? Pouvez-vous enfin me dire si votre appel d’offre pour des professeurs dans le secondaire a, jusqu’à présent, porté ses fruits ?


Je vous remercie.

[1]Camille Block, « "Tiens bon !", le projet de la Province du Brabant wallon pour soutenir les élèves », Bouge : L’Avenir.net, 15-03-2023, https://www.lavenir.net/regions/brabantwallon/wavre/2023/03/15/tiens-bon-le-projet-de-la-province-du-brabant-wallon-pour-soutenir-les-eleves-F4WUB5XWWFD23D5N2ACFXMHU5U/, 15-03-2023, 15-03-2023. [2]Sudinfo, « « Reconnexion 2022 » pour les élèves du Brabant wallon: inscriptions ouvertes ! », Namur : Sudinfo.be, 04-07-2022, https://www.sudinfo.be/art/967330/article/2022-07-04/reconnexion-2022-pour-les-eleves-du-brabant-wallon-inscriptions-ouvertes, 09-03-2023, 09-03-2023.

 

Réponse Isabelle Evrard (PS) :


Chers Collègues, Cher Olivier. Je voulais tout d’abord simplement préciser que c’est, comme vous avez pu l’entendre, deux questions différentes, parce qu’Olivier pose vraiment une question par rapport à l’opération « Tiens bon ! », tandis que Cédric rebondit par rapport à ce qui a été dit dans la presse lors de la conférence de presse pour « Tiens bon ! » mais concernant le nouveau parcours du qualifiant. Ce sont deux choses différentes, je vais donc d’abord répondre à Olivier puis à Cédric.


L’opération « Tiens bon ! » a effectivement été lancée. Comme vous le savez, le Conseil provincial avait voté une modification du règlement général des études pour les écoles provinciales, modification qui était applicable à partir de l’année scolaire 2021-2022. Ce règlement est dans sa 2e année d’application et est en phase d’évaluation. En fait, ce règlement a tout simplement mis fin aux secondes sessions dans l’enseignement provincial, il n’y a donc plus d’examens de passage fin août dans l’enseignement provincial, ce qui est aussi le cas d’autres écoles, de plusieurs réseaux, cela ne concerne pas que la Province. A cela s’est aussi ajoutée la modification du calendrier scolaire dans toutes nos écoles. Déjà l’année passée nous avions imaginé de déplacer cette opération « Reconnexion » durant le congé de printemps, en changeant de nom, mais cela n’avait pas été possible car nous ne voulions pas travailler dans la précipitation et le calendrier scolaire ancienne mouture ne s’y prêtait pas. J’ai voulu mener l’expérience cette année, la démarche est bien entendu de soutenir les jeunes dans leur dernière ligne droite puisque « Reconnexion » n’a plus vraiment lieu d’être au vu de la suppression des examens de passage. C’est aussi l’occasion de leur passer le message que c’est possible, qu’il faut tenir le cap, qu’il faut tenir bon, afin de tout mettre en oeuvre pour réussir son année en juin et bien entendu pour avoir de bonnes vacances, même si elles seront plus courtes qu’auparavant. Alors, effectivement, nous n’organisons pas de soutien scolaire au mois d’août. Les inscriptions à « Tiens bon ! » sont ouvertes depuis le 17 mars et seront clôturées le 2 avril, dans quelques jours, et elles se font, ces inscriptions, en ligne. Conformément au règlement qui a été adopté pour « Reconnexion », le montant des inscriptions reste de 35 €. Le projet, lui, connaît un vif succès puisqu’à l’heure actuelle, plus de 75 profs issus de diverses écoles et de divers pouvoirs organisateurs ont déposé leur candidature à la Direction d’administration de l’Enseignement. On encourage vraiment tous les élèves, tous réseaux confondus, à s’inscrire rapidement s’ils veulent bénéficier de cette opération.


Concernant la question de Cédric, je t’en remercie d’ailleurs, le monde de l’enseignement est effectivement en pleine mutation à l’heure actuelle et nécessite un plein investissement pour en comprendre tous les tenants et aboutissants et accompagner le changement. Ta question est courte, ma réponse sera quant à elle un peu plus longue… Comme déjà expliqué à de multiples occasions par les ministres successifs de l’enseignement, le pacte d’excellence va s’articuler entre un tronc commun, allant de la 1e année maternelle à la 3e année du secondaire, suivi d’un 2e degré où, selon les informations actuellement disponibles, les élèves pourront s’orienter vers de l’enseignement général ou technique de transition ou vers de l’enseignement qualifiant. Le contour de cette dernière réforme n’est pas encore tout à fait précis mais, ce qui est certain, c’est que le Pacte d’excellence opère une véritable mutation, un changement systémique comme disent les rapports dont nous entrevoyons les prémices. Actuellement, le tronc commun a été mis en oeuvre jusqu’à la deuxième primaire. Il arrivera en 1e secondaire lors de la rentrée 2026 et il arrivera en 3e secondaire lors de la rentrée 2028. En parallèle, la Fédération Wallonie-Bruxelles entame déjà une restructuration de l’enseignement qualifiant, donc avant effectivement que le tronc commun n’arrive à la 3ème secondaire, on est déjà maintenant dans une restructuration de l’enseignement qualifiant. La réforme du PEQ, pour Parcours d’Enseignement Qualifiant, est une première réforme et d’autres suivront. Actuellement, l’enseignement secondaire est organisé en 3 degrés, le 1er regroupe les 1e et 2e années du secondaire. Le deuxième degré, les 3e et 4e années du secondaire et le 3e degré les 5e et 6e années. Dans l’enseignement qualifiant, il existe des options qui ne sont organisées que dans le 3e degré. Par exemple, l’option « Infographie » commence actuellement en 5e secondaire. Avec la réforme PEQ, les options qualifiantes commenceront toutes en 4e secondaire. Les 4e, 5e et 6e secondaires formeront un tout, cette configuration préfigure la finalisation du Pacte d’Excellence. Cela signifie, pour reprendre mon exemple, que l’option qualifiante « Infographie » commencera en 4e secondaire. La Fédération Wallonie-Bruxelles prévoit une ouverture automatique de toutes les 4e secondaires nécessaires, dans une enveloppe fermée. Je m’explique. En fonction du nombre d’élèves inscrits dans une école, l’école reçoit un capital-période, qu’on appelle NTPP, c’est-à-dire le droit de disposer d’un certain nombre de périodes-professeurs, subsidiées par la Fédération Wallonie-Bruxelles. C’est cette enveloppe qui reste fermée. Mais en ouvrant de nouvelles classes en 4e année, l’école a besoin de périodes de professeurs. Comme l’enveloppe est fermée, l’école doit opérer un choix entre ce qu’elle organisera encore ou pas. Pour l’enseignement provincial, le Pouvoir organisateur, représenté par le Collège provincial, a opéré les choix, et ta question, Cédric, me permet de les communiquer au Conseil provincial. La Commission Paritaire Locale (la COPALOC), ainsi que les professeurs directement impactés par cette réforme ont déjà été informés. Le Collège provincial aura prochainement une réunion avec l’ensemble des professeurs de toutes nos écoles, en assemblées générales, afin de leur expliquer ces choix. Les critères d’analyse ont été les suivants : d’une part, le lien de l’option avec les besoins sociaux et économiques du bassin et l’adéquation de la formation par rapport au marché de l’emploi ou la poursuite d’études dans l’enseignement supérieur ; et, d’autre part, le niveau de fréquentation des options. Sur cette base, plusieurs options de 4e année ne seront plus ouvertes dans les orientations suivantes : TQ Chimie, du fait d’une faible fréquentation et qu’elle relève plus d’un niveau TTR (technique de transition) en chimie que d’un niveau de TQ, du fait qu’elle ne répond plus aux attentes du marché du travail pour une employabilité directe, et du fait qu’elle ne prépare pas correctement à l’enseignement supérieur vu le manque de diversité de certaines matières scientifiques, principalement en mathématiques et physique ; TQ Technicien de bureau, du fait d’une faible fréquentation (dans le secteur de l’économie, le choix est de se concentrer sur les options Accueil-Tourisme et Technicien comptable, Technicien commercial) ; TQ Technicien en environnement, du fait d’une faible fréquentation… et c’est bien dommage ! L’offre en technique de qualification reste toutefois très large puisque le Brabant wallon offre près de vingt options différentes réparties dans ses 6 établissements d’enseignement secondaire ordinaire. Dans l’enseignement professionnel, l’option Auxiliaire Administratif et d’Accueil va disparaitre progressivement. L’option Vente va également disparaître progressivement mais cette dernière option restera ouverte dans l’enseignement en alternance, au CEFA. De l’analyse de l’administration, l’impact sur l’année 2023-2024 sera très limité, sans pouvoir être vraiment chiffré actuellement car la rentrée scolaire est un paramètre qui jouera fortement l’atténuation ou non des conséquences. Ce sont des emplois temporaires qui seront exposés. D’autres professeurs garderont leur emploi mais devront endosser de nouveaux cours et devront parfois accepter un horaire réparti dans plusieurs écoles au lieu d’une seule. Depuis plusieurs années, le Pouvoir organisateur provincial a tout mis en oeuvre pour anticiper ces réformes. C’est ainsi que nous avons élargi la base de notre population scolaire en ouvrant des options en Enseignement Technique de transition et en Enseignement Général. Nos options d’enseignement qualifiant ont toujours visé en priorité les besoins du marché de l’emploi, ainsi que la formation nécessaire à l’accès à l’enseignement supérieur. Cette approche nous a permis d’augmenter notre population scolaire ces 3 dernières années et d’engranger des heures NTPP qui faciliteront le reclassement des professeurs lors de l’année scolaire 2023-2024 et, nous l’espérons, si la prochaine rentrée est bonne, lors de l’année scolaire 2024-2025, pouvoir engranger plus de périodes NTPP. Par ailleurs, la promotion des options organisées par le Brabant wallon a commencé hier et sera prolongée par les Portes ouvertes de nos différentes écoles. Nous devons voir cette restructuration comme une opportunité pour l’enseignement qualifiant. Le Collège provincial a demandé aux professeurs et directions d’école de prioriser la communication sur différents éléments et notamment : sur toutes les ouvertures d’options (les nouvelles 4e années, mais aussi les options en ouverture, en Technique de transition, dans différents établissements, comme les Arts graphiques à l’ITP par exemple) ; sur la filière scientifique, avec ses options diversifiées organisées dans notre Enseignement Technique de Transition et Général (en Brabant wallon nous avons beaucoup d’entreprises actives dans le domaine des Sciences donc je pense qu’il est important de mettre la communication auprès de nos élèves pour qu’ils rejoignent ce genre d’options, notamment les Sciences spatiales, les Sciences appliquées ou tout ce qui est lié à l’informatique) ; sur les options de la filière économique, notamment les Techniciens en comptabilité, les Techniciens en Accueil-Tourisme et les Techniciens commerciaux ; sur les métiers en pénurie, notamment dans le domaine industriel et le bâtiment, ou le service aux personnes pour lequel l’emploi est bien présent à la sortie des études. Chaque établissement sera aussi libre de communiquer sur ses spécificités. Nous mobilisons l’ensemble de la communauté éducative provinciale, afin que, partout où il est possible d’accueillir de nouveaux élèves, ce soit fait, car c’est solidairement que nous menons la bataille pour sauver l’emploi de nos professeurs et nous préparer aux autres défis que le Pacte d’Excellence nous demandera de relever. Le Collège provincial a totale confiance dans les directions d’école et les équipes éducatives.


Je vous remercie pour votre attention.

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