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Grand froid et sans-abrisme dans le Brabant wallon : absence de plan et de subsides pour le relais social

jgtylleman

Dernière mise à jour : 4 déc. 2024


La vague de froid du début du mois de janvier 2024 nous a rappelé l'absence de solutions adaptées pour les personnes sans-abris dans notre Province. Et si même la Région wallonne ne finance pas le Relais social du BW, alors cette institution en est bel et bien réduite à se débrouiller comme elle le peut.


Une situation profondément injuste qu'a tenu à dénoncer Olivier Vanham lors du Conseil provincial du 25 janvier 2024.


 

Monsieur le Président,

Monsieur le Gouverneur,

Mesdames et Messieurs les Députés provinciaux,

Chers Collègues.

 

Les températures négatives ont remis à l’agenda la problématique du manque d’un plan « Grand froid » ainsi que l’absence d’un abri de nuit dans notre Province. Une absence déjà déplorée à de nombreuses reprises, par notre groupe politique et par d’autres, de la Majorité comme de l’opposition.


Intervenant au nom du Relais social intercommunal du Brabant wallon, sa coordinatrice expliquait l’absence d’un plan car « contrairement aux relais sociaux urbains, le relais social intercommunal n’est pas financé par la Région wallonne pour mettre en place un tel plan" [1] Et de poursuivre : "Sans financement, c’est l’univers de la débrouille, en fonction de ce que les opérateurs de terrain, CPAS et associations, peuvent faire."[2]


Sans doute le Brabant wallon paie-t-il une fois de plus sa réputation d’être une Province riche ? Toujours est-il que cette situation est, de notre point de vue, totalement injuste ! Nous apprenons par la presse que le Relais social intercommunal est actuellement en phase de recrutement pour lancer, avec le réseau 107, une équipe mobile 107 précarité pour aller à la rencontre des personnes sans-abri, créer un premier contact, voir si elles connaissent des structures d’accueil et si oui, pourquoi elles n’y vont pas[3].


Le Collège pourrait-il nous en apprendre plus sur cette initiative et sur son calendrier de lancement ?

  

En outre, nous ne pouvons que rejoindre la coordinatrice du Relais social intercommunal du Brabant wallon lorsque celle-ci clame qu’« il ne faut pas que les actions se limitent à l’urgence »[4]. La Province a, de notre point de vue, un rôle important à jouer dans la lutte contre le sans-abrisme. L’étude du Budget 2024 nous apprend que les subsides pour l’Asbl Relais social du BW sont passé d’un montant de 37.500 euros d’engagements en 2022 à … 0 euros pour 2024[5] ! Il me semblait pourtant que la Province soutenait cette asbl ! Pourriez-vous nous en dire plus sur ces chiffres ?


Je vous remercie.


[1] Quentin Colette, Grand froid et sans-abrisme en Brabant wallon : pas de plan financé, "c’est l’univers de la débrouille", Bouge : L’Avenir, 08-01-2024, https://www.lavenir.net/regions/brabantwallon/2024/01/08/grand-froid-et-sans-abrisme-en-brabant-wallon-cest-lunivers-de-la-debrouille-M63GTZ7NVFGMJCPVJEI7MM3Q5A/, 11-01-2024, 11-01-2024.

[2] Idem.

[3] Idem.

[4] Ibidem.

[5] Collège provincial du Brabant wallon, « SAP - Budget 2024 », 16-11-2023, https://conseil.brabantwallon.be/bw/espace-conseiller/publications/?theme=15906&theme_children%5B15906%5D=15923&theme_children%5B15913%5D=&theme_children%5B17117%5D=&year=2023&month=11&day=&search_text=, Wavre : Conseil provincial du Brabant wallon du 25 janvier 2024, p.123.


 

Réponse Sophie Keymolen (MR) :

Monsieur le Président, Monsieur le Gouverneur, Madame et Messieurs les Députés, chers Collègues, Madame la Conseillère, Monsieur le Conseiller. Je vous remercie pour cette question qui revient régulièrement à l’actualité de notre Conseil provincial et qui me permettra de vous faire l’état des avancées de cette thématique. Thématique qui soulève encore beaucoup de questions que la Région, pouvoir référant de cette matière, n’a pas encore pu trancher. Question à la Région mais même question ici, à juste titre, tant au niveau des conseillers provinciaux que des conseillers communaux et même du simple citoyen ou de la citoyenne qui s’intéresse à cette problématique, surtout au moment des grands froids. En effet, en Brabant wallon, à défaut d’une grande ville de plus de 50.000 habitants ou d’une ville ou commune à l’initiative d’un projet, la coordination de la lutte contre le sans-abrisme est portée par le Relais social intercommunal. Il est d’ailleurs le meilleur interlocuteur pour répondre à vos nombreuses questions et reste totalement autonome et indépendant dans son fonctionnement et ses prises de position. C’est pourquoi, d’ailleurs, je vous invite l’un comme l’autre à leur rendre visite pour voir l’étendue de leurs actions au quotidien et pouvoir échanger avec eux : ils sont vraiment à votre disposition et, quand je dis qu’ils sont indépendants, ils sont indépendants de la Province, ils mènent leurs propres actions, ils ont leur propre conseil d’administration et leur assemblée générale. Comme vous l’avez bien rappelé, aucun plan « grand froid » n’est aujourd’hui subventionné en Brabant wallon et n’a pu donc être mis en place de manière coordonnée. Ce sont des initiatives locales (communes rurales ou urbaines) qui sont prises au fur et à mesure, en fonction des situations et, parfois, il faut bien le dire, en bricolant quelque peu, comme cela a pu être évoqué dans la presse. Toutefois, ce n’est pas pour autant que rien n’a été fait. J’aimerais le rappeler : une vigilance a été portée sur l’ensemble des 27 communes du Brabant wallon, même si tous les CPAS ne sont pas attachés ou en tout cas n’ont pas signé la charte au niveau du Relais social. Des informations que j’ai pu recevoir je sais que des actions ont été mises en place afin de dispatcher des vivres, des équipements d’accueil ou même de première nécessité, chaque fois que cela a été nécessaire, dans les cas où une situation d’hébergement ne pouvait être mise en place, par choix, il faut le dire, ou par défaut éventuel de logement. Toujours selon les informations qui me sont parvenues, aucune intervention ou demande d’intervention n’est parvenue aux services du Gouverneur qui aurait nécessité d’enclencher un quelconque plan d’urgence. Après 2 ans de fonctionnement et à la sortie de cet hiver, le Relais social m'a fait savoir qu’il organisera une réunion de concertation afin de tirer les conclusions des difficultés rencontrées durant cet hiver sans plan « grand froid ». L’objectif sera d’évaluer les contributions potentielles de chaque partenaire (communes, CPAS, associations, services du Gouverneur et services provinciaux) et d’envisager des solutions plus structurelles et durables qui dépassent les moments saisonniers ou d’urgence comme une période de froid ou de canicule – parce que c’est un peu similaire, il faut le dire –. Toutefois, de part et d’autre, quand je dis de part et d’autre c’est tant du Relais social qu’au niveau des questions qui nous sont régulièrement posées, nous recensons de nombreuses questions : à qui revient l’obligation de créer un abri de nuit ? On parle de territoire mais sans jamais parler de porteur ? A qui revient la responsabilité de mener un plan « grand froid » dans un territoire sans relais social urbain, parce que, chez nous, c’est bien un relais social intercommunal, d’où toute la difficulté, et sans subventionnement régional ? Quel nombre de places utile en Brabant wallon ? Quelle localisation propice pour un seul et même lieu par exemple ? Quel accompagnement en journée et dans quelle(s) commune(s) ? Comment organiser le transport des bénéficiaires vers et sur un seul lieu ? A quel coût, suivant quel mode de financement, quelle répartition ? Bref, encore de nombreuses questions qui restent ouvertes. Pour rappel, des groupes de travail 27+1 ont été organisés avec les CPAS et les acteurs du sans-abrisme et du mal logement ! C’est d’ailleurs ceux-ci qui ont débouché sur la nécessité de créer un Relais social intercommunal. A la naissance de celui-ci et même un peu avant, un 27+1 avait été organisé. A ce moment-là, j’étais députée en charge, afin, justement, de présenter ce projet et d’inviter les communes et CPAS à signer la charte d’adhésion. Si aucun 27+1 n’a été organisé spécifiquement dans le cadre d’un plan « grand froid », c’est qu’à aucun moment nous n’avons été saisis d’une demande ou d’un besoin d’une réunion sur le sujet. Je sais que les acteurs locaux se sont régulièrement parlé, ils ont échangé, mais, en tout cas, à notre niveau, il n'y a pas eu de demande. Aussi, je tenais à vous faire part d’une réunion qui a eu lieu entre le Relais social intercommunal et le cabinet de la Ministre en charge, ce 19 janvier dernier. Le but était de pouvoir exposer, pour le Relais social, les réalités du Brabant wallon et des pistes de réflexion qui amèneraient à un financement adéquat à nos réalités. Gageons que le message aura pu être entendu et que nous aurons très bientôt de bonnes nouvelles au sujet d’une solution adaptée au Brabant wallon. Vous l’aurez compris, j’ai des contacts très réguliers avec le Relais social. D’ailleurs, pour tout vous dire, fin de l’année dernière, nous avons tenu une réunion concernant l’obtention du subside dans le cadre de l’appel à projet « territoire zéro sans-abrisme ». Pour rappel, le Relais social du Brabant wallon et ses 60 partenaires se sont vu accorder un subside de 2,1 millions d'euros de la Région wallonne afin de mettre en place un « Territoire zéro sans-abrisme ». Ce projet qui se décline en 3 axes (accroche - tremplin - insertion) et comprend 6 actions spécifiques menées soit par le Relais social seul soit avec des partenaires. Bref, dans le cadre de cette réunion où nous avons échangé sur ces nombreux projets, on a convenu à l’issue de la réunion qu’il devenait indéniable que le soutien de la Province était maintenant demandé. Votre question me permet donc de vous annoncer que, dans les prochaines semaines, lors de la présentation de la modification budgétaire, vous retrouverez une ligne qui sera dédicacée à un soutien au Relais social. Je compte donc sur votre soutien, lors de la présentation de ce point au Conseil provincial, de toute évidence ! Je pense qu’on a toujours été à l’écoute et on a toujours eu des échanges fructueux. Ici, ils sont venus pour nous présenter leurs besoins. La réponse de la Province, enfin en tout cas du Collège, c’est « oui on est là » ! Je pense qu’on fait bien plus que notre part et, donc, si le rôle du Brabant wallon n’est pas encore suffisamment connu des citoyens, je reste convaincue que son action d’organe fédérateur des projets à dimension supracommunale reste essentiel. C’est bien le cas ici. Cette initiative témoigne, une fois encore, de notre détermination à soutenir toutes les citoyennes et tous les citoyens, quel qu’ils soient, du Brabant wallon. Je vous remercie.

 

 

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