Le sans-abrisme dans le Brabant wallon, un enjeu de taille pour notre Province !

Le jeudi 20 février dernier, j'ai eu l'occasion de répondre à une question orale adressée par l'opposition au sujet du sans-abrisme dans le Brabant wallon, en séance du Conseil provincial. Voici ma réponse.

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La question (Hélène Morciaux, ECOLO) :

Madame la Présidente,

Mesdames et Messieurs les Députés,

Monsieur le Gouverneur,

Chers Collègues.

Nous apprenions ce 16 février dans la presse que l'abri de nuit de Verviers,

confronté à une saturation critique, se voit contraint de procéder à un tirage au sort

en plein hiver pour déterminer quelles personnes sans abri pourront être accueillies.

Ce sont donc de simples billes, vertes ou jaunes, qui décident qui pourra passer la

nuit au chaud et qui devra se débrouiller par températures négatives.

Cette situation alarmante n'est malheureusement pas nouvelle, les différents

abris de nuit de Belgique étant de plus en plus saturés. La situation s'est

progressivement détériorée et étendue. Le Brabant wallon peut certes s'enorgueillir

de ne jamais procéder à de tels tirages au sort - non pas par absence de sans-abri

sur notre territoire, tel qu’en atteste, par exemple, le dénombrement de 2023,

recensant plus de 800 cent abri sur le territoire, dont plus de 30 dormant dans

l’espace public. mais simplement parce que la Province n'est pas dotée d'un abri de

nuit.

Des avancées positives ont néanmoins été réalisées ces dernières années,

que nous avions saluées. Notamment la création du Relais social, et les initiatives

"Territoire zéro sans-abri". Ces dispositifs ont permis d'épauler un certain nombre de

personnes en difficulté. Cependant, des améliorations restent nécessaires. Par

exemple, nous ne disposons pas actuellement d'un plan "grand froid", le Relais

social n'étant pas subsidiable sur cette base.

L'avenir suscite par ailleurs des inquiétudes légitimes, les perspectives au

niveau régional n'étant guère encourageantes. Dans un contexte de réduction

budgétaire de plusieurs centaines de milliers d'euros affectant les relais sociaux - qui

ont déjà exprimé leurs vives préoccupations - un refinancement conséquent du

Relais social du Brabant wallon, indispensable pourtant selon notre lecture, semble

peu probable. Un des facteurs d'inquiétude repose sur le mode de subvention du

relais social du brabant wallon qui dépend, à l'heure actuelle à 85 pour cent de

subventions facultatives.

Dès lors, notre question est la suivante : en ce début de législature, quelles

mesures envisagez-vous concernant le soutien que la Province pourrait apporter sur

cette thématique cruciale ?Par exemple, envisagez-vous de pérenniser, voire de

renforcer, le contrat de gestion dont bénéficie le relais social? Envisagez-vous de les

soutenir dans une réflexion permettant d’aboutir à un plan grand-froid, voir, au

mieux, de renforcer les dispositifs d’accueil existants tels que le dispositif

d’hébergement d’urgence ou les maisons d’accueil.

Qu’en est-il de la possibilité de mettre en place un abri de nuit sur le territoire ?

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Ma réponse :

Madame la Présidente,

Chers Collègues,

Madame la Conseillère.

Je vous remercie pour votre question car après le rude et long hiver que nous vivons, des questions se posent légitimement !

La volonté du Brabant wallon est et a toujours été de veiller à l’amélioration des conditions de vie des plus démunis. Dans cette optique, le Brabant wallon envisage bien entendu de pérenniser le contrat de gestion dont bénéficie le Relais social qui joue un rôle essentiel dans la mise en œuvre de solutions concrètes pour répondre aux besoins des personnes en grande précarité.

La question de l’abri de nuit a déjà fait l’objet de nombreuses discussions. Lors de la création du Relais social, des groupes de travail ont été constitués pour réfléchir à cette problématique. Après un an de concertation avec les acteurs de terrain, un modèle alternatif et plus pertinent eu égard à la réalité du territoire du BW a été proposé : un dispositif d’hébergement d’urgence qui vise à rompre le cycle de l’urgence en proposant aux personnes un hébergement à plus long terme (de 7 jours à 6 mois). Ce dispositif s’accompagne d’un suivi individualisé pour assurer une amélioration durable de la situation de la personne (recherche de logement, remise en place de soins de santé, réapprendre à vivre en logement). Les synergies entre le Relais social et de nombreux intervenants de terrain nous semblent d’ailleurs indispensables.

Vous l’aurez compris : la volonté n’est pas, jusqu’ici, d’ouvrir une structure avec un grand nombre de places au même endroit mais plutôt de proposer divers lieux d’hébergement dispersés dans la Province - Chastre, Nivelles, OLLN, Rebecq, Tubize, Waterloo et Wavre (pour un total de 19 à 24 places) – permettant, par leur proximité, un accès plus facile aux personnes qui en ont besoin.

Cette thématique a été récemment été discutée lors d’une réunion de travail avec le Relais social au cours de laquelle diverses pistes ont été abordées (élaboration du plan grand froid, abri de nuit de petite taille, …). Les responsables du Relais Social ont en effet analysé les inconvénients d’un Abri de nuit comme sas d’entrée vers le dispositif d’hébergement d’urgence, tel que défini actuellement contrairement au dispositif mis en place : le coût, la concentration des places à un seul et même endroit, l’absence d’anticipation et de prise en charge plus globale.

Le Relais social a aussi présenté différentes options envisageables pour renforcer l’accompagnement des personnes sans-abri lors des périodes de froid intense. Ces propositions devront faire l’objet d’une analyse afin d’identifier les solutions les plus adaptées. Nous comptons donc soutenir leur demande d’amorcer une réflexion en réseau sur ce sujet.

Le Brabant wallon reste pleinement mobilisé pour soutenir ces dispositifs, en concertation avec les acteurs concernés, afin de garantir des réponses efficaces et pérennes aux défis posés par la précarité et l’exclusion sociale.

Je vous remercie !